C'es le dimanche le 27 avril 2008.
La lune du calendrier grégorien
Les auteurs de la réforme grégorienne avaient également constaté le décalage de la lune dans le calendrier julien. Ils ont donc profité de la réforme pour rattraper l’écart et pour affiner la méthode de calcul des lunaisons anciennement basée sur le cycle de Méton.
Pour cela, on utilise un autre nombre, appelé " épacte " (et non plus le nombre d’or).
L’épacte est l’âge de la lune au 1er janvier, diminué d’une unité.
Ce nombre est évidemment déterminé à l’avance de façon théorique, suivant des règles compliquées.
En voici néanmoins quelques notions :
On part d’un cycle de 19 épactes correspondant à un cycle de Méton. Lors de certaines années séculaires, on commence un nouveau cycle obtenu soit en ajoutant, soit en retranchant une unité à chaque épacte. Cela s’appelle un saut d’épacte. On ajoute un jour tous les 300 ans pour corriger l’imperfection du cycle de Méton, on retranche un jour les années séculaires non bissextiles pour que la succession des dates de la lune ne soit pas affectée par l’irrégularité de ces années.
Le dernier saut d'épacte a eu lieu en 1900. Le prochain sera en 2100.
En 1582, l’épacte correspondant au calendrier julien était 3. On passa à 26 dans le nouveau calendrier grégorien. Cet écart correspond au fait que l’année grégorienne 1582 est en avance de 10 jours par rapport à la même année julienne (ce qui donnerait une nouvelle épacte -7 ou plutôt +23 puisqu’on calcule à une lunaison de 30 jours près) et à un rattrapage de 3 jours pour corriger l’écart du comput julien avec la lune réelle. En effet, ce comput date de 532 et de 532 à 1582, il y a à peu près 10 siècles. Or nous avons vu que la lune du calendrier julien retarde d’environ un jour tous les 3 siècles, ce qui donne environ 3 jours en 10 siècles.
Pour les années 2000, 2001, 2002, 2003, 2004, 2005, 2006 les épactes sont respectivement 24, 5, 16, 27, 8, 19, 0 dans notre calendrier grégorien actuel.
Or les épactes juliennes théoriques des années 2000, 2001, 2002, 2003, 2004, 2005, 2006 sont respectivement 3, 14, 25, 6, 17, 28, 9.
Si l’on tenait seulement compte du décalage actuel de 13 jours entre les 1ers janviers des calendriers julien et grégorien, les nouvelles épactes - grégoriennes - seraient -10, 1, 12, -7, 4, 15, -4 ou plus exactement 20, 1, 12, 23, 4, 15, 26 (puisque nous calculons toujours les âges de la lune à 30 jours près).
Si l'on compare à 24, 5, 16, 27, 8, 19, 0, on constate que la lune théorique grégorienne a 4 jours de plus que la lune théorique julienne au début de ces années. (Voir 3c)
A cause des successions des mois lunaires de 29 et 30 jours, la pleine lune théorique grégorienne peut donc avancer actuellement de 4 ou 5 jours sur la pleine lune théorique julienne.
Par contre, le comput lunaire grégorien actuel est assez proche de la réalité. Il donne la lune réelle à un jour près.