J'ajoute une chose, à propos du mot hébreu Pesa'h: la racine [pasa'h] ne signifie pas passer, mais enjamber, passer par-dessus, et l'un des sens dérivés est boîter. Par conséquent, le nom de la Pâque juive rappelle que cette nuit-là, Dieu visite tous les Egyptiens pour frapper les premiers nés, mais qu'il "saute par-dessus", pour ainsi dire, les maisons des Hébreux (le verbe se trouve en Exode XII, 13) en voyant le sang du sacrifice pascal sur les montants des portes. Il "passe" [avar] par toute l'Egypte pour la punir, il "dépasse" [pasa'h] les maisons des Hébreux pour les épargner.
Pesa'h se dit en araméen, avec l'article suffixé, Pas'ha, devenu en grec et latin Paskha, Pascha, d'où notre nom de Pâques, qui résulte du latin d'église et du latin populaire *pascua, la nourriture (du verbe pascere, paître). Du X° au XVI°, on emploie indifféremment le singulier ou le pluriel, puis on a spécialisé le singulier pour la fête juive, le pluriel pour la fête chrétienne catholique. Les Grecs orthodoxes emploient "paskha", qui est du féminin singulier.